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à en faire de dire qu’elles ne sont pas indignes du chapitre de Montaigne, et même qu’elles le complètent. Je sais bien, au reste, ce qui manque à son livre pour être un chef-d’œuvre. Et ce n’est presque rien, et c’est tout : le métier seulement[1]. Du livre de M. Haraucourt un écrivain plus adroit eût tiré sans peine la matière de deux ou trois livres. Les observations, très subtiles et pénétrantes toujours, s’y pressent, s’y entassent, envahissent l’action et usurpent sur elle ; et c’est au point qu’un des chapitres du livre est fait de maximes isolées qui n’ont pu trouver place ailleurs. J’imagine que M. Bourget y mettrait plus de

  1. « Il serait facile de le démontrer, dit M. Brunetière, ce que la plupart de nos romanciers savent le moins, quoi qu’ils en disent, quoi qu’ils veulent nous en imposer, ne vous y trompez pas ; c’est leur métier. » (Le Roman naturaliste.)