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fait, ni M. Bourget, ni M. Rod, ni M. Haraucourt, ne poussent aussi loin. Leurs idées ont figure et se meuvent dans un décor ; mais à ces emprunts du dehors, qui sont l’accessoire, ils mettent une infinie sobriété. Le livre gagne ainsi en vie apparente, sans perdre de sa vie intime. C’est là une conception très saine de l’idéalisme, et il faut bien reconnaître qu’elle est un peu due aux habitudes de précision que les réalistes ont introduites dans le roman contemporain. Deux autres causes encore semblent y avoir contribué pour une part assez forte, l’influence du public, d’abord, soucieux d’une vérité plus étroite, et l’influence (par delà l’école de M. Feuillet, Sandeau, etc.) de quelques devanciers, tels que Benjamin Constant, Beyle, Sainte-Beuve, Fromentin,