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marquerez que, pareillement aux naturalistes, ils répugnent aux complications d’intrigue ; la plupart de leurs romans se résumeraient en dix mots. Serrer la réalité au plus près, les deux écoles y prétendent également ; c’est sur l’explication de la formule qu’elles diffèrent. Quand les naturalistes rejettent l’âme comme une entité métaphysique, les idéalistes repoussent le monde extérieur comme une vanité du sens. Les uns n’accordent de fondement qu’à la matière ; les autres n’en accordent qu’à la pensée. Les termes extrêmes de ces deux conceptions pourraient bien être, pour les naturalistes, À vau-l’eau, de M. Joris-Karl Huysmans, et, pour les idéalistes. Sous l’œil des barbares, de M. Maurice Barrès. Mais, entre ces deux extrêmes, il y a place à des tempéraments, et, de