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sensiblement du symbolisme de ce primitif.

Dans sa forme définitive (Jean Moréas, Poictevin, Kahn, etc.), le symbolisme consiste en ceci : qu’une pensée étant donnée, avec l’image qui la traduit, l’image seule sera mise en valeur. C’est de l’art sensationnel, et il est au moins curieux qu’avec une pareille formule il ait des prétentions à l’idéalisme. On pourra voir, tout au contraire, que le symbolisme est né directement du naturalisme qui le contenait mêlé à d’autres éléments.

Les symbolistes s’appellent quelquefois aussi décadents, décadistes et déliquescents [1]. En poésie, ils se réclament

  1. Remarquons pourtant que M. Moréas proteste contre ces qualifications : « Cette manifestation (la manifestation symboliste), couvée depuis longtemps, vient d’éclore. Et toutes les ano-