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moment il riait à une demi-douzaine de petites filles qui fouillaient dans ses poches pour chercher des noix. « Kraoun ! Kraoun ! »[1] chantait le chœur. Il secouait les épaules, la tête, chatouillé doucement par ces menottes familières et obstinées. Les enfants ne le lâchèrent qu’après qu’il leur eut donné un sou. Elles coururent jusqu’à la prochaine marchande. Lui riait toujours, de son rire un peu grave, et les petites chantaient maintenant, en agitant leurs noix, de loin : ce Merci, Lome, Lomic de notre âme !… » Lome ou Lomic, pour lui garder son joli diminutif, est en effet très assidu aux pardons de sa commune. Vous connaissez par ouï-dire ces pardons bretons : ils sont les mômes qu’ils étaient il y a

  1. « Des noix ! Des noix ! »