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Kerenoc’h. Valeur exacte : trente mille livres. Payé à la nation : deux mille. »

Ces tenues, c’étaient justement celles que Le Coulz devait apporter dans la famille. Il ne pouvait donc y avoir d’hésitation. Au reste, la mention de Trégastel aurait dissipé tous les doutes, si le vieux Prigent en avait pu conserver. Ainsi, celui qu’il avait choisi pour gendre descendait en droite ligne du seul paysan de la paroisse qui eût trahi les Kerhu et aidé à les dépouiller ; et, par surcroît, il portait le même prénom que son aïeul ; et un hasard n’eût pas mis sous les yeux de Francésa la terrible liste, que lui, Prigent, il eût peut-être contraint sa fille à épouser ce petit-fils de corsaire ! Il ferma les yeux, s’arc-bouta à la cloison comme s’il perdait ses forces par une blessure.

— Ce n’est pas possible… Je veux voir si c’est possible… Montre-moi le papier…

Il déchiffra une à une les lettres. Le papier glissa de ses doigts. Tenues de Kergûnteuil et de Kerenoc’h, il les connaissait tant, les trouvait si belles ! Quelle plus-value pour ses terres à lui, s’il les eût agrandies par alliance, comme il rêvait, des fermes de Kergûnteuil et des prairies de Kerenoc’h !