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tait le bachaga. Ils se connaissaient depuis longtemps, mais ils ne s’étaient pas encore éprouvés, quand Sonis, alors lieutenant-colonel et qui opérait avec ses spahis dans une région voisine, chargea mon père, chef de la tribu des Larbaa, de razzier le douar d’une tribu rebelle qui gênait ses mouvements. Mon père razzia consciencieusement le douar, lui prit ses dromadaires, ses moutons, ses armes, son or et vint remettre le tout au colonel qui accepta les troupeaux et les armes, mais repoussa l’or : « La France ne fait pas la guerre pour s’enrichir, dit-il à mon père. Il fallait garder cet or pour toi. — Tu es un grand chef, dit mon père. Je le savais déjà et je le sais mieux encore aujourd’hui. » Puis, ouvrant sa main et la présentant à Sonis : « Elle est blanche, n’est-ce pas ?