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à déferler sur la ville. Au Sahara, m’avait-on dit, le vent « se couche » avec le jour. Mais sommes-nous ici au Sahara ?

C’est une illusion qu’on pouvait nourrir aux premiers âges de la pénétration française, quand le Mzab, le Touat, le Hoggar, le Tibesti, l’Adrar Iffogas, jusque-là indépendants, n’étaient que les beaux titres de chapitres d’une épopée encore à écrire.

Rien ne ressemble à une oasis comme une autre oasis. Dès Boghari, au pied de l’Atlas algérien, pour avoir repéré sur la morne étendue deux ou trois douzaines de palmiers-dattiers, des chameaux au pâturage, quelques tentes basses de nomades, et assisté aux chorégraphies langoureuses d’une troupe d’aimées dans l’arrière-salle d’un café maure, Fromentin croyait en