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la place du milieu. Dinet appréciait, dit-on, ses talents culinaires. Pour Sliman, il aimait surtout en lui le poète, le conteur sans rival et l’introducteur presque indispensable à la vie fermée de l’Islam.

Un musulman n’a pas accès dans le harem de son voisin : à plus forte raison un Européen. C’est l’obstacle auquel se sont heurtés tous les orientalistes en quête de modèles féminins, et dont Chassériau, Delacroix et les autres n’ont eu raison qu’en le tournant : leurs prétendues musulmanes sont des Juives d’Alger ou de Tunis. Avant Sliman, personne n’avait pu décider la femme arabe à « prendre la pose ». Même les dévoilées, les danseuses, les courtisanes, Ouled-Naïl ou filles du Djebel Amour, s’y refusaient obstinément ; le kodak seul — et à