Page:Le Goffic - La Rose des sables.djvu/60

Cette page a été validée par deux contributeurs.

a récompensés en leur donnant ce que tu avais. Admire sa sagesse, et va !

Et moi non plus sans doute, bien qu’à l’horloge du firmament et à ma montre d’Européen il soit à peine cinq heures et demie, je n’ai pas été assez matinal…

Le peu de nuit qui restait à l’occident s’est dissipé au cours de mon indiscrète faction ; tout le ciel a rosi comme une vierge surprise. Une grande nappe de brume opaline rampe vers le jardin, gagne, s’étale, et l’oasis, sous cette marée insolite, rappelle de plus en plus, entre ses promontoires, l’embouchure d’un estuaire ; les palmiers, coupés à mi-corps, ne s’appuient à rien ; on les dirait nés de cette lagune, comme de gigantesques fucus.

Cependant les chiens se sont tus sur les terrasses, mais les coqs les ont rem-