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tiles, lépreux, sans ouverture, comme des murs de forteresse, et d’où les canaux des gouttières, à la hauteur des terrasses, semblent braquer sur le passant la menace d’une artillerie aérienne ? Dans certaines de ces ruelles si étroites, si sombres déjà, au pavé intermittent, on chemine sous une épaisse voûte en lattes de palmiers. Vrais tunnels. Le passant qui tâtonne dans ces dédales ténébreux est suivi jusqu’à la fin de sa descente par les abois rageurs des chiens embusqués sur les terrasses. Pas une lumière. Celles qui commencent de luire là-bas, dans les rues, les cafés, les boutiques, les caravansérails, les hôtels de la ville européenne, ce sont les lumières des roumis et des marchands mzabites ou juifs, l’électricité étant interdite aux vrais fils du Prophète par les tolbas,