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leurs affaires : ils visitaient le jardin d’essai d’un pharmacien de l’endroit, un pharmacien sans bocaux et peut-être sans clientèle, réputé pour un « spécialiste de l’oranger ». Je leur avais d’abord emboîté le pas ; mais le jardin, derrière ses murs de toub à demi éboulés, m’apparut si laid, si sale, que je tournai les talons presque tout de suite. Le « spécialiste de l’oranger » se révéla finalement comme « faisant surtout du mouton ». On gagne gros, paraît-il, en ce moment, dans la transhumance, à condition d’avoir de bons bergers. Mes compagnons n’en disconvenaient pas, mais c’étaient des botanistes et, dans le mouton, ils n’auraient pu s’intéresser à la rigueur qu’au « haricot ».

Que ne m’avaient-ils imité ? Ce beau soir d’hiver africain, pareil à nos soirs