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l’illusion. Il n’est pas jusqu’à la lèpre végétale des oueds qui ne rappelle les vomissures de l’Océan. J’ai ramassé près d’El Goléa des fossiles de coquillages marins : le Sahara n’est-il qu’une cuvette vide, le lit déserté d’une Méditerranée africaine ? Thèse séduisante, à laquelle, je crois, on a renoncé : il reste que le Désert et l’Océan ont les mêmes traits, le même visage fraternel.

Mais l’un de ces visages est momifié ; l’une de ces bouches est close. « Le grand tombeau saharien », dit Ernest Psichari.

Pour certaines âmes, la supériorité du désert sur l’océan est là, dans son immobilité et son silence. Mais c’est exactement la supériorité de la mort sur la vie. Principe de dépouillement, d’ascétisme et de renoncement total pour les uns ; principe de volupté