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se régalaient les reïs et les caravaniers de la période fatimite :

« Il y avait, une fois, un esclave dont le maître mangeait la farine et ne le nourrissait que de son. Et l’esclave, conformément à son droit d’esclave, demanda d’être vendu. Et il fut acheté par un maître qui mangeait le son avec la farine et ne lui laissait que les déchets. Et il demanda encore d’être vendu. Et, cette fois, il fut acheté par un maître qui mangeait jusqu’aux déchets. Et il demanda pour la troisième fois d’être vendu. Or son nouveau maître ne mangeait rien. C’était un taleb qui passait les jours et les nuits dans la méditation du Coran et qui, pour étudier, la nuit venue, plaçait sa lampe sur la tête de l’esclave immobile. Et cependant celui-ci ne demanda plus d’être vendu. Et, comme le