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pour le juger. Chiper des canifs, violer, tuer, même manger du porc et boire du vin, tout est permis à un saint musulman, et le Coran n’est pas fait pour lui…

L’aga Daïlis est peut-être saint, lui aussi, car je l’ai vu de mes yeux vu, qui, en compagnie du colonel Gautsch, dégustait un bourgogne de choix à une table voisine de la nôtre et précisément dans ce Laghouat où il possède sa résidence et dont son père Djelloul ben Lakdar, le fils de l’ami de Sonis, est le chef suprême ou bachaga.

Quand Djelloul, au retour, nous offrit la diffa, ses femmes surent marier le plus habilement du monde la cuisine saharienne et le service à la française : le cheurba ou potage au piment rouge, les poulets à l’étouffée, le couscous pyramidal, le méchoui