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et toutes les poches de la vie secrète ». Mais le Mzab, et ses trois mille puits en forme de lyre, à l’heure de l’arrosage des jardins, n’ont pas leurs pareils au monde, et c’est un concert d’une mélancolie singulière que celui de toutes ces poulies qui mêlent leur plainte cadencée dans le soir : chaque poulie a son chant, plus aigu ou plus sourd que celui du puits voisin, et l’oreille subtile du Mzabite sait le reconnaître dans la symphonie générale.

Que le Mzab soit béni encore pour la splendeur de ses nuits ! La dernière belle nuit saharienne, c’est ici que nous l’avons goûtée. Après, ce fut la rentrée dans la brume, la pluie, la neige. Contre la jalouse offensive du Nord, le Sud n’est parvenu à établir de barrage qu’entre Bériane et Laghouat, vers la grande daïa de Tibre-