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heures où la lumière, de face ou d’aplomb, frappe les terrasses de la kasbah et incendie jusqu’au sombre feuillage des ficus et des cyprès : à cette heure de la journée, l’Atlas fait un écran à la lumière ; l’ombre a pris possession de la ville, et la neige n’est plus que cendre. Mais c’est une cendre tiède encore et légèrement bistrée, qui caresse les yeux sans les brûler, qui surtout n’absorbe pas en elle, comme cette neige aveuglante, toutes les autres couleurs du décor : l’Alger des fins d’après-midi, riche en tons dégradés, en nuances de la plus subtile délicatesse, regagne ainsi en variété ce qu’elle perd en intensité.

Et puis, ne l’oublions pas, nous sommes en janvier. Ici, comme à Paris, les jours sont brefs ; l’agonie de la lumière commence dès quatre heures…