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quand le chameau n’en a que trente-quatre ; le méhari est plus fin, plus élégant, son trot plus allongé, sa capacité de résistance plus grande ; le méhari abat fort bien ses cent kilomètres dans la journée, alors qu’au soixante-quinzième kilomètre le chameau demande grâce. Ainsi s’explique qu’un méhari blanc, au marché de Laghouat ou de Ghardaïa, vaille jusqu’à trois mille francs. On traite le noble animal en conséquence, et son cavalier, pour le gouverner, n’emploie pas le talon, mais du bout de l’orteil, sur le cou, doucement le gratte et le flatte… Et comme, derrière le landau ministériel et le premier car des congressistes, notre car s’ébranle à son tour, le vieil instinct pillard de la race reprend le dessus ; les autorités sont loin, il n’y a plus lieu de s’imposer