Page:Le Goffic - La Rose des sables.djvu/105

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Cependant la civilisation ne nous a pas tout à fait quittés, et, jusqu’à Tilrempt, — où nous déjeunerons fort convenablement dans un caravansérail qui a gardé l’allure militaire, — elle nous accompagne sous forme de poteaux télégraphiques, même de bornes, sinon hectométriques, au moins kilométriques…

On roulait depuis une heure dans ce paysage simplifié, quand sur l’horizon se découpa le premier betoum ou pistachier-térébinthe : il était seul, pareil de loin à un châtaignier ou à un noyer, et cet isolement avait quelque chose d’héroïque. Pour nous, c’est comme si nous avions rencontré tout à coup un de nos arbres du Nord perdu là et tenant bon, Dieu sait comme ! dans l’immensité hostile. Mais bientôt les daïas se multiplièrent, et les téré-