ciper aux grâces de cette bénédiction, il faut que chaque famille soit représentée à la procession par l’un au moins de ses membres.
Sur Noël et les étrennes, je n’ai recueilli que des renseignements sans grand intérêt. Comme partout en Bretagne, la bûche de Noël (an euteu) passe pour jouir de vertus particulières et l’on croit que ses charbons refroidis préservent les maisons de la foudre ; comme partout aussi, des théories de pauvres et d’enfants vont de seuil en seuil souhaiter la bonne année. La messe de Noël porte cependant ici un nom spécial : elle s’appelle oferenn ar pelgent, c’est-à-dire, d’après Troude et par contraction, « la messe d’avant l’aube ». Bien que la paroisse soit presque aussi longue que large et qu’il faille, suivant un proverbe, huit jours à un piéton pour en faire le tour, la population valide de la péninsule tient à honneur d’y assister, même les lointains habitants de l’Armor. Il est vrai que les habitants des « sections » les plus éloignées font le réveillon au bourg : cabarets et restaurants ont « la permission de la nuit », et il s’y consomme pour la circonstance une quantité incroyable de fouaces frites.
Peu de chose à dire également de la Chandeleur, où, en mémoire de la présentation de Jésus au temple et de la purification de la Vierge, les fidèles défilent dans l’église une chandelle ou un rat-de-cave à la main ; du lundi de la Quasimodo (lun ar kaspoudou), qui se célèbre comme partout en Bretagne par un massacre général des pots ébréchés et des vaisselles hors d’usage ; de la fête des Rameaux (sul bleuniou), où il faut noter, cependant, la consommation extraordinaire de buis et de lauriers bénits que font les assistants : c’est qu’aucune parcelle de terre, aucun recoin du logis ne doit être oublié ; on plante