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sous le nom de pardon des oiseaux[1] et où tous les oiseleurs de la région se donnent rendez-vous avec leurs pensionnaires ailés). Leur description nous entraînerait trop loin. Bornons-nous à dire quelques mots du Pardon de Plougastel-bourg, qui se tient le 29 juin, fête de St-Pierre. Comme tous les pardons, il est annoncé la veille par des feux de joie ; mais il est surtout remarquable par sa procession. Trois mille personnes y assistent. Toutes les croix et toutes les bannières de la paroisse ont été mobilisées pour la circonstance ; elles sont fort lourdes les unes et les autres, ce qui explique qu’il y ait, pour chaque croix et chaque bannière, trois porteurs qui se relaient pendant la durée du parcours. Honneur envié de porter une croix ou une bannière, mais honneur qui se paie ! À l’issue de la procession, les porteurs des croix d’or et de vermeil ne peuvent moins faire, par exemple, que de déposer chacun sur l’autel un louis de vingt francs enveloppé dans un morceau de papier sur lequel est écrit leur nom. Pour les croix d’argent, on en est quitte à meilleur compte : 10 francs, 15 francs ; pour les bannières, on s’en tire avec cinq francs.

Une procession bien remarquable encore est celle des Rogations. Elle dure trois jours. Le premier jour la procession se borne à faire le tour du bourg ; le deuxième, elle se rend à la Fontaine-Blanche ; le troisième, elle pousse jusqu’à Saint-Claude. Mais il ne suffit pas que les champs soient bénits : pour parti-

  1. Il ne mérite plus ce nom et, depuis que la loi sur la protection des oiseaux utiles à l’agriculture a été votée, on ne prend plus au traquet les linots, les bruands et les chardonnerets pour les vendre au pardon de Saint-Jean. Les Plougastélois estiment, d’ailleurs, que la réputation de ces oiseaux est usurpée et demandent l’abrogation de la loi.