vulgaire, que les soldats romains apportèrent aux paysans gaulois, avaient supplanté le celtique par toute la Gaule, à l’exception de l’Armorique et de quelques points isolés. Celui-ci disparut donc de la Gaule en laissant cependant quelques faibles traces de son passage. On peut citer comme empruntés au celtique : alouette, bec, bouleau, bruyère, claie, dune, grève, jarret, lande, lieue, quai, etc. C’EST UN TOTAL D’UN PEU PLUS DE TRENTE MOTS. »
Trente mots, vous avez bien lu ! Par quel miracle, renouvelé de celui de la multiplication des pains, ces trente mots sont-ils devenus 3.000 chez M. Pelletier ? Mon Dieu ! le plus simplement du monde : en décidant que les mots qui viennent du latin peuvent aussi bien venir du celtique. C’est pour cela sans doute que, dès le Ve siècle, le parler populaire des Gallo-Romains était appelé dédaigneusement par les pédants de l’époque lingua romana rustica, d’où nous avons fait la langue romane. Il n’y a qu’à sourire.
N’étant pas dans le secret des dieux, j’ignore par quel nouveau miracle ou mieux par quel phénomène de transsubstantiation les mots les plus latins se celtiseront dans l’avenir « pour chanter la gloire de la Race celtique ». Ce que je sais, ce que j’ai dit, c’est que les Gaulois (dont j’ai uniquement parlé, négligeant l’épopée irlandaise, qui ne se cristallisa d’ailleurs qu’au VIe siècle, et la littérature galloise, encore plus récente, et qui ne purent donc ni l’une ni l’autre avoir d’influence sur notre formation romane, presque accomplie dès le VIe siècle, c’est, répéterai-je et maintiendrai-je, que les Gaulois ne nous ont transmis ni un poème, ni un monument, que tout ce que nous savons d’eux, nous le savons par les Grecs et les Latins. Quand je parle des Celtes de