cause, mais faisons des vœux pour que chaque église trouve un prêtre exemplaire. Tout est là, comme au temps des grandes invasions. Il y a des hommes qui, par la qualité de leur être, s’imposent au respect, persuadent, arrêtent les barbares, s’en font des auxiliaires. Aux heures où l’esprit politique est vicié, semble anéanti, et quand le retour à la barbarie s’annonce par le discrédit où tombent les idées élevées, la vertu qui se fait reconnaître à ses œuvres devient une puissance. C’est elle, mieux qu’aucune page d’aucun écrivain, qui ramènerait les esprits à l’église. Quand je vois des Français, ni meilleurs, ni pires que leurs pères, en somme des êtres d’une excellent matière humaine, tirer gloire de dévaster ces beaux édifices de lumière et de charité qu’ils sont impuissants à remplacer, je désire de tout mon cœur pouvoir causer avec chacun d’eux, et je ne doute pas que je parviendrais à les convaincre, tant la cause est aisée ; mais où les joindre et comment m’assurer en eux un peu de cette bonne volonté sans laquelle tout discours est vain ? Alors devant ces églises, çà et là demi-désertées, demi-écroulées, je me surprends à murmurer la grande vérité, le mot décisif : les églises de France ont besoin de saints.
Étrange époque, crise inouïe, où tel doit être, en dernière analyse, le vœu ardent des philosophes et des artistes, l’appel inattendu des Renan, des Théophile Gautier et de leurs disciples, saisis par le flot qui monte de la grossièreté destructrice.