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les quêteurs, si c’est pour un garçon, les quêteuses si c’est pour une fille, font, le soir de la quête, bombance. On conserve ce qu’il faut pour l’enterrement et pour la messe d’enterrement. Le recteur passe par la gorge des quêteurs ou quêteuses. Il serait à désirer, et c’est tôt ou tard mon désir et mon intention, d’établir une quête à l’église, une fois le mois pour obvier à cet abus, aussi bien à ces courses que plusieurs font en la paroisse à cet effet. Cette quête ne se fait jamais sans force libations. C’est une vraie bacchanale. Il en est de même pour cet autre usage qu’on appelle en breton sevel guerz an ofern, c’est-à-dire, en français, chercher le prix d’une messe. Les mêmes désordres s’en suivent. On ne se contente pas de posséder un franc cinquante centimes ; on parcourt toute la paroisse ; on y trouve une jolie somme. Le surplus de celle-là est employé en orgies. Pour obvier à ce désordre, mon intention est d’établir une quête, comme je l’ai dit précédemment, et la déposer en un tronc, dans la sacristie.


XII. — SUR LES CÉRÉMONIES DE LA NATIVITÉ, DE L’ÉPIPHANIE ET DE LA CHANDELEUR


Le recteur choisit et nomme la jeune fille qui doit quêter tous les dimanches et fêtes à la grand’messe, pendant tout le temps que l’Enfant Jésus est exposé On le dépose sur un peu de paille, depuis Noël jusqu’à l’Épiphanie. En ce jour, les trois rois sont exposés, et un nouvel Enfant Jésus prend la place du premier et il est assis dans un petit fauteuil. Tous les dimanches, pendant cette exposition, à vêpres, le célébrant, après avoir encensé le maître autel, se rend à l’endroit de l’Enfant Jésus pour l’y encenser. Le