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Le lendemain et jusqu’au premier jour de l’an, les ouvriers de tous les états sont aussi en tournée prennent tout ce qu’on veut bien leur donner.



Chose curieuse : cette Statistique fut longtemps ignorée des successeurs de M. Le Luyer. On lit, en effet, à la première page des Registres de la paroisse de Trébeurden, et immédiatement après le titre : « Le présent registre a été rédigé par le soussigné, recteur de Trébeurden, sous l’épiscopat de Mgr David, pour satisfaire aux désirs de feu Mgr Le Mée, feu M. Le Luyer n’ayant laissé ni notes, ni remarques, ni registre pour Trébeurden. — Trébeurden, le 1er janvier 1866. — D. Lavissière, prêtre. » L’erreur est évidente. Nous ne savons comment la Statistique de M. Le Luyer passa aux mains de M. de Penguern, puis de M. l’abbé France, curé de Lannion, de qui ses héritiers la tenaient et qui la restituèrent à la cure de Trébeurden. Quoi qu’il en soit, M. Lavissière, curé de Trébeurden de 1865 à 1876, qui ne faisait pas de canotage, ce qui ne l’empêchait pas d’être encore plus incorrect que l’abbé Le Luyer, s’est occupé aussi, dans son Registre, des « usages » de sa paroisse et ce qu’il en dit peut servir à compléter sur certains points les renseignements de son prédécesseur.



Au premier jour de l’an, selon l’usage que j’ai vu partout en Bretagne dans les paroisses où j’ai été soit vicaire, soit recteur, dès la pointe du jour, les enfants accourent chez père et mère, les journaliers chez maîtres et maîtresses. Il faut les surprendre au lit. Dès la veille, on a passé au bourg et on s’est muni d’eau-de-vie et autres boissons. On régale le père, la mère, les frères et sœurs qui vivent avec père et mère ; mais avant de sortir d’où l’on est à servir, la même cérémonie a lieu envers les maîtres et maîtresses, les fils et filles de la maison. Il paraît