CHARLES GÉNIAUX.
C’est la symphonie du Large. Toutes les orgues de l’Atlantique y ronflent. Il y passe je ne sais quel souffle acre de tempête, de saumure, d’eau-de-vie, de rut et d’héroïsme ; l’Océan y est évoqué, saisi à l’état de force vierge, indomptée et vivante.
Et je reconnais volontiers que ce n’est pas ainsi que les Parisiens se représentent « la grande bleue », comme l’appelle un des leurs, le délicat René Maizeroy. Nous voici précisément à l’époque des villégiatures : la « saison » bat son plein sur les plages ; il est entendu qu’après le Grand Prix, Paris n’est plus dans Paris, mais à la mer. La Manche, l’Atlantique, se disputent la clientèle des « baigneurs ». Ce n’est plus seulement Trouville, Dinard et la Baule qui sont des rallonges de la capitale : toute la côte bretonne est devenue une annexe du boulevard, une banlieue maritime du quartier de la Bourse et de l’Opéra. Paris, reste Paris toujours et partout et, par contagion, tout se parisianise autour de lui, les êtres et les choses.
Hélas ! oui, même la mer ! De juillet à septembre, elle n’est que fanfreluches ; elle fait toilette trois fois par jour, comme une mondaine ; elle sait toutes les danses à la mode, tango compris — surtout le