vie les héros de Louis Hémon : les œuvres belles et sincères sont les seules qui provoquent de ces recherches, et c’est comme un hommage que leur rend l’admiration populaire, d’accord avec le sentiment de l’élite. Les marques de la reconnaissance officielle et des lettrés n’ont pas manqué en effet à Louis Hémon de l’autre côté de l’Atlantique. Tandis que son nom était encore inconnu chez nous, la Société des Arts, Sciences et Lettres du Canada faisait élever par souscription, sur sa tombe, un mausolée de marbre blanc ; un autre monument lui était élevé à Péribonka, près du lac Saint-Jean, dans la ferme où Maria Chapdelaine fut composée, et le père Chapdelaine, alias Samuel Bédard, celui-là même « qui eut tant de peine à « faire de la terre », a voulu céder pour rien, nous dit-on, le morceau de terre où s’élève aujourd’hui ce monument, dédié à la mémoire de son ancien « engagé ». Les deux monuments ont été inaugurés au printemps de 1919, en présence de notre consul, par le ministre des Colonies et le surintendant de l’Instruction publique. Mais déjà la Société de Géographie de Québec (1917) avait donné le nom de lac Hémon à l’ancien lac des Islets, au nord du canton Tanguay, et le nom de lac Chapdelaine à l’ancien lac Vert, sur le parcours de la rivière Tête-Blanche (région du lac Saint-Jean).
Par les honneurs vraiment exceptionnels rendus là-bas à Louis Hémon, par ces mausolées et ces stèles dont les hommes de lettres, les géographes, le gouvernement de la colonie ont voulu marquer chacune de ses étapes en terre canadienne, par ce baptême, à son nom et au nom de son héroïne, des lieux où se déroule la si simple et si émouvante intrigue de son roman, on peut mesurer l’impression qu’a produite au-delà de l’Atlantique la publication de Maria