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FÉLIX ET LOUIS HÉMON.


I.

UN LIVRE DE FÉLIX HÉMON SUR BERSOT.


L’heure est bonne (15 août 1911) pour nous parler de Bersot. On peut dire que Bersot incarna l’idéal universitaire de sa génération, cette génération qui naquit à la vie professorale vers la fin du règne de Louis-Philippe, que l’empire réduisit au silence ou refoula dans l’opposition et qui, après une vacance de dix-huit ans, reparut aux affaires avec la République.

C’est à elle que Thiers, puis Gambetta confièrent la direction et la réorganisation de nos trois ordres d’enseignement. Bersot, placé pour sa part à la tête de l’École Normale, devait et pouvait donner une impulsion nouvelle à ce grand séminaire de la pensée laïque, où l’enseignement supérieur et l’enseignement secondaire recrutaient l’élite de leur personnel et aux destinées duquel ils étaient eux-mêmes suspendus. « Je fais en toute confiance appel à votre dévouement pour étudier ses besoins, lui écrivait Jules Simon, et m’adresser, après un examen approfondi, les propositions que vous jugerez les plus conformes à ses intérêts, qui sont ceux de l’Université ». Bersot n’y faillit point. Aussi longtemps qu’il resta en fonctions — et ce fut jusqu’à sa mort, — il se prodigua sans compter et, rongé par un mal effroyable,