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écrite ! En vérité l’histoire de la Belle au bois dormant n’est point un conte et tout ce domaine semble avoir été touché par la baguette d’un enchanteur. Comment expliquer sans cela que rien ou presque rien n’y ait changé ? Savez-vous que les fermes du domaine sont encore tenues par des Meneu, des Catherine, des Bordage dont vous retrouverez les noms dans le livre de comptes de Pilois ? Et sentez-vous à présent l’incroyable profondeur du mot de Bussy enveloppant choses et gens des Rochers dans la même appellation dédaigneuse et les traitant tous en bloc d’« immeubles de Bretagne » ?

Immeubles, oui, puisque le propre des immeubles est d’être immobiles et que, dans ce pays-ci, par un privilège unique, gens et choses sont encore en place après plus de deux cents ans.