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montré si impitoyable pour l’ancien maire de Plouriec. Or de l’attitude que prendrait celui-ci dans les élections (je vous ai dit qu’il tenait toujours sa commune en main) dépendait le succès ou l’échec de cette candidature.

C’est alors que le parti républicain commença sérieusement à s’inquiéter de Guyomar.

Il fallait, de toute nécessité, opérer un rapprochement entre Larose et lui. Négociation épineuse. Le comité républicain de l’arrondissement, convoqué d’urgence à Quimperlé, se tourna vers Garmès, qu’on savait dévoué corps et âme au régime et capable d’un effort décisif près de Guyomar.

Garmès, quoi qu’il n’aimât guère Larose, accepta de s’entremettre et partit séance tenante pour Plouriec dans le tilbury du docteur. La voiture fut laissée au bourg avec Larose, et Garmès se dirigea seul, à pied, vers l’habitation de l’ancien maire, distante de trois ou quatre cents mètres. Il y arriva comme M. d’Aurelles en sortait : le député de la droite semblait fort satisfait du résultat de sa visite ; habile manœuvrier, tandis que le comité républicain discutait, il avait pris les devants et, sur promesse de rétracter ses accusations et d’aider Guyomar à établir son innocence, obtenu sans grande peine de celui-ci, non qu’il interviendrait en faveur de la candidature de M. d’Aurelles