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GUY DE MAUPASSANT

ET LA BRETAGNE




Un peu partout dans la presse, à propos de la publication de la Correspondance inédite de Maupassant, on se remet à parler de l’auteur d’Une Vie et de Notre Cœur. Les souvenirs affluent. C’est tantôt Miromesnil, tantôt Croisset qu’on évoque, tantôt encore ce Bel-Ami, l’ancien yawl du romancier, petit cotre de 20 tonneaux, délicieusement aménagé pour la rêverie solitaire, qui fut acheté à la mort de Maupassant par M. Frédéric de Neuville et cédé par lui, deux ans après, au comte de Barthélémy. Le yawl conserva sa robe blanche et son liston d’or, mais il perdit son équipage provençal : Bernard, le patron à l’œil sûr, et Raymond, son beau-frère, « fort gars brun et moustachu, infatigable et hardi ». M. de Neuville les remplaça par trois Paimpolais et changea le port d’attache du yawl. D’Antibes, le Bel-Ami remonta vers le Havre. Je l’y découvris un soir de printemps, dans la section du bassin du Commerce qui est réservée aux bateaux de plaisance. Son hivernage allait finir : on avait enlevé le