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des « biens, droits et actions », ne furent suivies d’aucun effet, car les Coatanscour se substituèrent paisiblement aux Barbier dans la jouissance de Kerjean. Celle que Joseph appelait sa « niepce cruelle », Gabrielle-Henriette-Euphrasie Barbier, née en 1665, mariée en 1689 à Alexandre de Coatanscour, était morte dans l’intervalle (17 nov. 1703). Elle avait eu de son mariage, le 17 juin 1690, Alexandre-Paul-Vincent de Coatanscour qui servit dès l’âge de quinze ans dans les mousquetaires et fut nommé colonel du régiment d’Angoumois le 28 février 1714. Il épousait la même année Louise-Marguerite Chambon d’Arbouville, qui lui donnait un fils mort en bas âge et trois filles, dont l’aînée seule nous intéresse.

Née « dans la grande chambre du château de Kerjean », le 25 mai 1724, Suzanne-Augustine de Coatanscour ne démentit point cette noble origine. Je veux bien qu’elle ait été belle, puisque Kerdanet s’en porte garant, mais elle a laissé surtout une réputation d’arrogance qui perce au travers des lignes du panégyriste de Kerjean. Cette fière personne ne trouvait aucun parti assez haut pour elle. Elle en rebuta tant qu’elle faillit sécher sur tige. À la fin elle fut heureuse qu’un gentilhomme de bonne famille, mais sans fortune et presque quadragénaire, Louis-François-Gilles de Kersauzon-Brézal, lui fit la grâce de l’épouser (1755). Et il est vrai qu’elle avait alors trente et un ans sonnés. Mais elle y mit comme condition qu’il prendrait « en seigneurie » le nom de Coa-