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Il semble bien qu’en tout ceci Joseph soit de bonne foi et nous avons vu que tel était aussi l’avis de Missirien. Malheureusement pour le plaignant, les juges ne partagèrent pas cet avis : convaincu (ou présumé tel) de subornation de témoins, Joseph fut condamné une première fois par le Châtelet (13 mai 1682) à faire « amande honorable devant Notre-Dame, puis banny à perpétuité hors du Royaume, ses biens confisqués », etc. Le Parlement confirma purement et simplement cette sentence par arrêt du 21 août 1682. Et tant de sévérité ne laisserait pas de surprendre si, avec tous ses titres, Joseph-Sébastien Barbier, « chevalier, seigneur marquis de Querjan, chef d’escadre de Bretagne, commandant le Régiment de Léon », n’avait été encore, au moment du procès, un assassin et un contumace.

La Laubardemont ne valait sans doute pas cher : mais que penser de Joseph lui-même ? Les procès pendant entre son père et Hamon Le Dall suivaient toujours leur cours : la mort des deux parties ne les avait pas éteints ; ils continuaient entre leurs hoirs ; les saisies succédaient aux saisies, les arrêts aux arrêts. La justice ne fut jamais pressée : elle l’était encore moins sous l’ancien régime que de notre temps. Cependant, au lieu de s’en remettre à ses décisions, Joseph Barbier, de retour à Kerjean, se portait à une

    faut mettre au premier rang celles du duc du Lude, du duc de Foye, de MMmes de Roussereau, de Vaubrun et de Montlévrier.