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tenue par un mousquetaire et par le nommé Duval, elle avoit passé entre les bras du sieur de Grandmont », de l’abbé de Parsibelle, du valet La Chapelle, du duc du Lude enfin, de qui « elle recevait de bons présens » et servait les intrigues, notamment avec « une demoiselle de qualité » dont il « estoit extrêmement amoureux » et qu’elle essaya d’attirer à l’Arsenal. Aussi bien « sa plus sérieuse occupation » était-elle « de débaucher les jeunes filles et de mettre leur pudeur à l’encan. » Outre la nommée Faverolle, « fille de débauche », elle avait « auprès d’elle une petite fille qui estoit libre et hardie en paroles sales et déshonnestes » ; un témoin, Grandnom, dépose qu’ayant été prié à déjeuner par La Chapelle « chez la dame marquise de Querjan » (sic), il y vit « des filles qui dansèrent toutes nues. » Et ce sont les mêmes paroissiennes sans doute dont elle se fit escorter chez le lieutenant-criminel Dessita, qui, saisi par Joseph d’une demande d’informer, au lieu de « décerner un décret de prise de corps contre cette emportée » et « pour faire les choses plus honnestement », l’avait invitée à se rendre « chez lui » à fin d’interrogatoire : la Laubardemont n’eut garde d’y manquer et, ne voulant point être en reste avec un magistrat si galant, lui offrit la surprise d’ « une compagnie de Syrènes auxquelles Ulysse même n’aurait pas résisté[1]. »

  1. Voir à l’Appendice un résumé du factum la concernant. Missirien attribue le gain de son procès aux « influences que lui procurait son inconduite ». Parmi ces « influences », il