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Barbier de la cinquième et sixième génération. Nous allons retrouver un Le Dall mêlé aux aventures de Joseph-Sébastien, marquis de Tromelin[1], puis de Kerjean, seigneur de Mézarnou, etc., et fils aîné des précédents[2]. L’arrêt de 1650, qui avait prononcé l’interdiction de René Barbier, portait en outre que les enfants des deux époux seraient « envoyez au collège, pour apprendre les bonnes lettres, jusqu’à ce que l’aisné fût en âge d’être mis à l’Académie ; et cela par l’un des trois parents nommez pour donner leur suffrage, lorsqu’il s’agiroit de l’éducation. » En conformité de cet arrêt, Joseph, ayant atteint ses dix-sept ans, partit pour Paris au mois de janvier 1653 et fut placé « à l’Académie, pour y apprendre les exercices et les devoirs d’une personne de qualité. » Par surcroît de précaution, la mère et les parents de Joseph, « qui connaissaient la facilité (sic) du marquis de Kerjean le père, dans la juste crainte qu’il n’engageât son fils dans un mariage qui ne seroit ny heureux, ny honorable », obtinrent du Parlement un second arrêt lui défendant de tirer l’enfant de l’Académie ou de le marier.

C’était le vrai moyen de le piquer au jeu. Ainsi provoqué, notre homme jette feu et flammes. Il jure de « se vanger » et n’y réussit que trop bien : cinq jours lui suffisent pour bâcler le mariage de

  1. C’est le titre qu’il porta du vivant de son père.
  2. Ce Joseph-Sébastien est-il le même qui signa Joseph-Amador dans l’acte cité plus haut par M. Saulnier ? Je le pense. Et, d’autre part, son frère cadet, père de la marquise de Coatanscour, se prénommait aussi Sébastien.