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jusqu’au 26 juillet 1665, date de sa mort, où il trépassa fort honnêtement au manoir de Kerc’hoent, paroisse du Minihy de Léon, « dans son lit, chez lui, au milieu de sa famille, après avoir fait les 6 et 7 du même mois un testament où il disposa en pleine liberté de ses biens et qui reçut sa complète exécution. »

La dame de Mézarnou, sa veuve, lui survécut vingt-trois ans. Elle habitait Paris, mais n’avait qu’une fille de chambre et logeait en garni. Cela ne suppose pas un grand train de maison et l’on ne sait vraiment trop à quoi passait son argent. En 1687 encore, âgée de soixante-douze ans, elle signait à sa fille de chambre « procuration générale pour vendre tous ses biens, en vertu de laquelle elle aurait même vendu pour la somme de 5.000 livres seulement des bois taillis qui estoient de plus de valeur de 30.000 livres. » Les 5.000 livres fondirent comme le reste et, quoique ayant « 10.000 livres de rente au moins de son propre et plus de 4.000 livres de provision sur les biens de son mary », sans compter les tours de bâton, cette incorrigible personne s’arrangeait en mourant (1688) pour laisser le bec dans l’eau son logeur, l’abbé de Grammont, et son tailleur, le sieur Darcé, l’un créancier d’une somme de 500 livres par an depuis…, l’autre d’une somme de 9.000 livres, qu’il leur fallut disputer à sa succession.

Les tailleurs et les marchands de draps jouent décidément un grand rôle dans l’histoire des