Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 3, 1910.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.

assez cependant pour me permettre de reconstituer à grands traits la vie incroyablement féconde en péripéties de René Barbier, deuxième du nom, et de Joseph-Sébastien Barbier, son fils.

Ce second René avait épousé en 1627, à l’âge de quatorze ans, Françoise Parcevaux, âgée elle-même de douze ans, fille et héritière d’Alain Parcevaux, seigneur de Mézarnou, la Palue et autres lieux, et de Suzanne de Guémadeuc, dame de Kerliver. Kerdanet se borne à dire qu’elle « aimait la toilette à la passion » et que sa beauté avait donné lieu au proverbe :

Caer eo, var ar nienou,
Evel princes a Mézarnou[1]

Il eût fallu ajouter qu’on ne vit jamais pareille dépensière et qu’interdite dès 1640 et séparée de son mari depuis 1633, elle avait mis à profit ses relations de cour et son crédit personnel près d’Anne d’Autriche, dont elle était dame d’hon-

    M. Saulnier, dans la collection de factums de la Bibliothèque nationale, ont abouti à la découverte de plusieurs pièces importantes dont je me suis servi pour la rédaction de ce qui va suivre. Mes citations (sauf celles tirées de Missirien) sont empruntées à ces pièces, dont on trouvera un résumé à l’Appendice. Qu’il me soit permis de remercier en outre ici, après MM. Saulnier et Baudet, et pour l’aide précieuse qu’ils m’ont apportée dans le dépouillement et le classement des pièces, M. Louis Le Guennec, l’érudit morlaisien à qui rien n’est étranger du passé de nos châteaux bretons, et M. Pierre Laurent, délicieux poète élégiaque, doublé, à l’occasion, d’un fureteur émérite.

  1. « Elle brille, sur les monts, comme la princesse de
    Mézarnou ».