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sement entraîne la mort civile ; mais le marquis réplique que deux de ces magistrats, MM. de Francheville et le Lièvre de la Villeguerin, sont les créanciers de la dame de Coatanscour et du marquis de Pontcallec et que, conséquemment, ils attestent en leur propre cause.

Joseph se plaint en finissant des « prétentions odieuses de la Dame de Coetanscour, sa nièce et sa plus cruelle ennemie. » Il espère qu’elle « n’incitera plus à le persécuter et qu’elle abandonnera son injuste et dénaturée prétention, pour laisser mourir paisiblement cet oncle infortuné, plutost par son propre malheur que par aucun crime qu’il ayt commis, ni envers le Roy, ni envers le public, ni envers les particuliers, espérant se justifier dans peu de celuy imaginaire qu’on luy a imputé faussement à l’égard de sa vicieuse femme, qui l’a sacrifié à son ressentiment de ce qu’il s’estoit mis en devoir de corriger sa mauvaise conduite à la vive instance et aux fortes sollicitations de toute la famille. »

Les deux dernières pages du factum sont intéressantes et à citer. Le marquis s’élève encore contre son « inhumaine nièce » et dit que, « nonobstant son fatal malheur, il n’en est pas moins l’oncle de la dame de Coetanscour, c’est le même sang qui coulle toujours dans les veines, c’est en cette qualité qu’elle prétend ravir la totalité des biens de son oncle, mais l’humanité et les voyes indirectes et odieuses par lesquelles elle les a envahis, profitant de la fâcheuse nécessité de son absence, le refus de lui donner des alimens, les empeschements malicieux et affectez qu’elle a fournis à ce qu’il n’obtînt des provisions, toutes les traverses qu’elle lui a suscitées… la rendoient dans toutes les autres coutumes indigne de profiter des biens de son oncle, qui espère que les conclusions qu’il a prises en ce procès luy seront par la bonne justice et équité du Conseil faites et adjugées, avec dépens. »