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En terminant, le marquis de Kerjean exprime l’espoir que la Cour des Tournelles « le vengera de toutes ces persécutions », qu’elle sera sensible à ses malheurs, « qu’elle ne permettra pas que la Dame de Laubardemont triomphe davantage de ses impudences si énormes et si monstrueuses » ; il produit un grand nombre de pièces justificatives de l’exposé fait ci-dessus et supplie ses juges de le « renvoyer quitte et absous » en déclarant l’accusation « fausse et calomnieuse » et de condamner la Laubardemont et ses complices aux dépens, dommages et intérêts, sauf au procureur général à prendre telles conclusions qu’il avisera contre ladite de Laubardemont, etc., etc.

Nous n’avons pas, malheureusement, le factum de cette dame, si tant est qu’elle ait pris la peine de répondre aux accusations de son mari. La Cour, d’ailleurs, on le sait, confirma purement et simplement la sentence du Châtelet.


II. — Après la condamnation au bannissement perpétuel qui le frappa en 1682, Joseph-Sébastien Barbier, marquis de Kerjean, s’efforça de conserver ses droits sur la succession de son père et intervint dans le procès pendant entre la dame de Coatanscour[1] et divers créanciers, mais un arrêt contradictoire en date du 2 décembre 1686 le déclara incapable d’ester en justice.

En 1688, après la mort de sa mère, il revint à la charge pour réclamer la succession ; mais un nouvel arrêt du Parlement de Bretagne du 1er juin 1688, confirmé par autre arrêt du 1er juillet 1689, fit défense au marquis de troubler sa nièce dans la possession des successions de René Barbier et de sa femme.

En 1689, M. de Kerjean, ayant reparu à Paris, y fut

  1. Le nom est écrit de plusieurs manières dans les actes : Coatanscour, Coatanscoure, Coantscourt, Coëtanscoure, Coetanscours, etc.