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APPENDICE



I. — Le factum de Joseph-Sébastien Barbier, marquis de Kerjean, expose d’abord les dissentiments existant entre son père, René Barbier, et sa mère, Françoise de Parcevaux, et nous mène jusqu’à l’action intentée par le premier pour obtenir l’annulation du mariage de son fils.

Celui-ci a expédié sa femme à Rennes, où, une fois rendue, au lieu de s’occuper du procès et « de travailler à assurer son estat », elle ne fait que passer et s’en vient « droit à Paris », accompagnée de ses trois valets, Laguillette, Vendosme et Laburthe, dit père Michelet, lesquels lui avaient mis « ce beau dessein en teste pour éviter l’exécution d’un décret qui avoit esté décerné contre eux à cause d’un vol qu’ils avoient fait au Suppliant ». Indigné de cette façon d’agir, Joseph Barbier saisit la justice ; mais bientôt sa femme, « soit par grimace ou autrement, faisant la réflexion de son peu de conduite, écrivit au Suppliant, luy demanda pardon, le conjura de ne la point perdre et d’avoir encore quelques bontés pour elle ». Toujours épris et partant indulgent, le jeune marquis lui répondit « qu’il avoit tout oublié et que toujours il vouloit vivre en bonne intelligence avec elle ». Il fit le voyage de Paris, retrouva sa femme au Palais-Royal et y vécut avec elle « en paix et en union » jusqu’à son départ pour l’armée.

Après une campagne sur laquelle il ne donne aucun détail, M. de Kerjean revint à Paris. Il ne retrouva