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— Hi ! hi ! hi ! Oui, M’sieur l’Inspecteur.

— Ce jars, vous l’avez porté ensuite à M. Lespérut, ici présent, lequel, sans s’informer de la provenance de l’animal, le mit dans sa serviette.

— Pardon ! voulut expliquer Prosper, Bobinet m’avait affirmé que c’était une bernache.

— Vous aurez la parole tout à l’heure, Monsieur Lespérut… Reconnaissez-vous les faits qui précèdent, jeune Bobinet ?

— Oui, M’sieur l’Inspecteur. Hi ! hi ! hi !

— Parfait ! Eh bien, voyons, mon jeune ami, puisque vous êtes entré si aisément dans la voie des aveux, dont nous vous tiendrons certainement compte, ne voulez-vous point aller jusqu’au bout et convenir que ce jars, qui se promenait dans la cour de récréation, c’était vous qui lui aviez ouvert la porte… oh ! pour faire une farce, bien entendu… Oui, n’est-ce pas ? Vous l’aviez aidé à sortir du poulailler… Vous aviez peut-être même forcé les clôtures… Cela s’appelle, je crois, une effraction… Mais que le mot ne vous épouvante pas : nous sommes ici tout disposés à l’indulgence… au moins en ce qui vous concerne et attendu votre jeune âge… Qui sait ? Peut-être n’avez-vous fait, comme dit le rapport de M. le Principal, qu’obéir à une suggestion étrangère… une suggestion d’autant plus impérieuse qu’elle émanait d’une personne à qui vous deviez, par définition, le respect et l’obéissance…

— Comment ! Monsieur l’Inspecteur, s’écria Prosper, M. le Principal ose prétendre que c’est