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C’est ce que la digne Brigitte appelait un affront. Et, à la vérité, c’en était peut-être un, mais au pittoresque et à l’esthétique, car la Folie-Piphanic, quoique de modeste étendue, avait une grâce particulière que personne ne soupçonnait et que révélèrent les travaux entrepris. Le pavillon lui-même, avec les amours qui décoraient son tympan et le joli comble à la Mansard qui le couronnait sans l’écraser, était un spécimen tout à fait gracieux de l’architecture civile du temps de la Régence.

La tradition voulait qu’il eût été bâti pour le compte du duc d’Aiguillon et que l’architecte en eût été ce même Auffray qui restaura si piteusement le monastère des Augustines de Sainte-Anne et dont on disait qu’il élevait des granges après avoir promis des églises. Mais, en la circonstance, Auffray se surpassa : non seulement le pavillon était fort plaisant à l’œil, mais le parc, dans sa petitesse, faisait grand honneur à l’ingéniosité de son architecte. Une terrasse en demi-lune régnait devant la façade : comme la pente était ensuite très déclive, les verdures y occupaient des plans successifs, et ce n’était point le plus original de l’affaire, mais que ces étages de massifs avaient été percés, dans toutes les directions, d’avenues qui se coupaient en diagonale et qui, fort étroites à leur départ de la terrasse, allaient en s’évasant à mesure qu’elles descendaient vers la vallée.

L’avantage de cette curieuse disposition et qui