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Clarté. Il était nouveau dans le pays et peu au courant encore de nos usages. Qu’arriva-t-il ? C’est que le temps changea tout à coup. La procession ne put sortir de l’église et le recteur ne savait que décider, quand une paroissienne charitable lui représenta que les choses s’arrangeraient peut-être si l’on faisait amende honorable à la Vierge de la Clarté en lui restituant sa place sur le pavois. Le recteur goûta cet avis et à peine la substitution eût-elle été opérée que le beau temps se rétablit comme par miracle et que la procession put sortir et se dérouler dans toute sa solennité accoutumée autour des deux calvaires[1].

« Mais, cette fois-ci, mon fils, aucune dérogation n’avait été commise à l’ordre consacré ; c’était bien la Vierge de la Clarté qui occupait la claie d’honneur. Pour qu’elle refusât de sortir et que son intervention fit éclater un tel orage au moment où elle allait prendre place sur l’épaule des quatre premières jeunes filles, il fallait quelque terrible mystère et que l’une au moins des porteuses n’eût pas la conscience assez pure.

« Une grande agitation s’était emparée des pèlerins. Dieu sait les rumeurs qui couraient ! Les porteuses surtout, l’air abattu, baissaient les yeux ou ne les relevaient que pour se jeter de

  1. Voir un récit identique du même fait p. 83-84 de la première Série.