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d’hommes intègres et capables, qu’une centralisation excessive oblige trop souvent à se contenter du soin de leurs affaires privées et à solliciter quelque emploi de la bureaucratie, viendraient apprendre dans l’assemblée de leur province le maniement des affaires publiques… La décentralisation est nécessaire pour mettre fin à l’hégémonie, pernicieuse à tous les points de vue, usurpée par Paris sur le reste de la France. »

Ce qu’il fallait démontrer[1].

  1. Au moment où je corrige ces épreuves, M. Aristide Briand, président du Conseil, donne lecture de la Déclaration ministérielle où, comme autrefois Goblet, il annonce son intention de prendre en main « la transformation de notre organisation administrative ». Puisse-t-il n’en pas rester à l’intention, comme son prédécesseur ! Il serait beau pour nous, Bretons, qu’un Breton attachât son nom à cette œuvre de restauration nationale. À la vérité, M. Briand n’est pas si hardi que de vouloir supprimer d’un coup nos départements : il projette seulement de « superposer » à l’organisation départementale une organisation régionale qui unirait les départements en raison de l’affinité de leurs intérêts, notamment dans le domaine économique. « Ces organisations régionales comporteraient des assemblées qui auraient à connaître des grands intérêts dont l’ampleur dépasse la limite des départements et permettraient de supprimer certaines des organisations existantes au fur et à mesure que ce fonctionnement ferait apparaître leur inutilité et sans heurter trop violemment les habitudes locales que leur ancienneté même rend respectables ; elles faciliteraient les simplifications administratives sans cesse réclamées, mais toujours ajournées, parce qu’elles ne se concilient guère avec la complexité des organisations vieillies : elles donneraient un nouvel essor à la vie locale en lui fournissant des éléments supplémentaires d’activité ; elles ouvriraient la voie à une décentralisation administrative chaque jour plus large et plus efficace ». C’est parler