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donna 81 cases plus petites ; ce fut à ce nombre que l’on assimila celui des départements. En y ajoutant Paris et l’Île de Corse, on en eut 83. Ce morcellement de territoire fractionnait la Bretagne en cinq départements. Celui de Saint-Brieuc ou des Côtes-du-Nord fut divisé, suivant le même système, en 9 districts, et chaque district en 9 cantons. »

La France n’était plus une nation : elle était un échiquier. Toute considération cédait, aux yeux de l’Assemblée nationale et des Constituants, devant la nécessité de donner la même importance territoriale aux cases de cet échiquier et le hasard seul a voulu que certaines de ces cases correspondissent exactement à d’anciennes divisions gauloises : la Dordogne au territoire des Pétrocores, la Lozère au territoire des Cabales, le Lot-et-Garonne au territoire des Nitiobroges, l’Indre-et-Loire au territoire des Turons[1]. Il s’en faut bien que, chez nous, la Loire-Inférieure corresponde avec la même exactitude au territoire des Namnètes, le Morbihan à celui des Vénètes, le Finistère à celui des Osismes, les Côtes-du-Nord à celui des Coriosolites, l’Ille-et-Vilaine à ceux des Redons et des Diablintes. Le duc d’Aiguillon, quelques années auparavant (1756), avait, pour la réfection et l’administration des « grands chemins », divisé la province en neuf départements à la tête de chacun desquels était placé un

  1. Cf. Camille Jullian : Histoire de la Gaule, t. II.