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deux parties à peu près égales par la ligne idéale qui sépare la région de langue bretonne de la région de langue française, divers au point de vue économique, avec, d’une part, ses nombreuses tenures convenancières et ses abbayes richement dotées et, d’autre part, ses louages à ferme ou à moitié fruits comme dans la majeure partie de la France, on pourrait lui appliquer très exactement la définition que l’on donnait jadis de l’Italie : une expression géographique et, peut-être mieux encore, une expression administrative. »

Et pourtant, si l’on en croit M. Dubreuil, tous ces défauts, toutes ces inconséquences apparentes, y compris le nom ridicule donné au département, ont eu leurs raisons. Nous n’en disconvenons pas. Mais ce sont ces raisons qu’il importe d’examiner et de peser. Les plus méchants actes ont leurs raisons, ce qui revient à dire que tout effet a sa cause. On n’a pas justifié nos Constituants parce qu’on a démontré qu’ils ont agi avec réflexion : il faudrait démontrer encore que leur réflexion fut sage et conforme aux intérêts du pays.

Remarquons tout d’abord la conception géométrique de la nouvelle division administrative.

« On avait partagé la France par quatre grandes lignes, dit M. D. Tempier, qui, se croisant du haut en bas et de gauche à droite, donnaient neuf cases. Une division semblable dans chacune de ces cases