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gorre et sont demeurés attachés au département que le Bigorre avait formé. »

Revenons à nos moutons, je veux dire aux noms actuels des départements. Il est certain que, si l’on ne se décidait pas à recourir, un jour ou l’autre, à une nouvelle division administrative de la France, un grand nombre de ces noms pourrait être simplifié et d’autres remplacés purement et simplement. La Manche, par exemple, ne pourrait que gagner en devenant le Cotentin. Les Alpes-Cottiennes, nom topique et historique tout ensemble, donné aux Hautes-Alpes ; celui de Durance, le fleuve provençal par excellence, donné aux Basses-Alpes, tireraient d’angoisse nos écoliers. La chaîne du Morvan vaudrait mieux que le ruisseau de la Nièvre pour désigner le département qui porte aujourd’hui ce nom. Ne pensez-vous pas aussi, avec M. François, que l’aimable petit nom de Brie, toujours cher aux gourmets et qui vient du celtique bry (fougère), sonnerait plus plaisamment à l’oreille que celui de Seine-et-Marne, si mal composé sous le rapport de la précision, puisque le département en question n’est pas le seul qui soit arrosé par la Seine et par la Marne et qu’il y a un autre département, la Marne elle-même, où ces deux rivières naviguent déjà de compagnie ?

Mais ce sont surtout nos Côtes-du-Nord dont le