Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 3, 1910.djvu/254

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pas de dire imperturbablement que la Saône prend sa source dans la Haute-Saône, la Loire dans la Haute-Loire, la Vienne dans la Haute-Vienne, la Garonne dans la Haute-Garonne, etc…

Les départements maritimes sont-ils mieux partagés du moins que les départements à noms de rivières ?

Rien à dire, nous l’avons vu, du Finistère, du Morbihan, même de l’Ille-et-Vilaine et, à la rigueur, de la Loire-Inférieure. Rien à dire non plus du Pas-de-Calais, des Landes, du Calvados, de la Somme, de la Gironde, des Bouches-du-Rhône. En revanche on a lu plus haut nos critiques sur l’appellation des Côtes-du-Nord. Et pourquoi encore l’appellation de Manche ? Le département qui porte ce nom n’est pas le seul qui soit baigné par la Manche ; il n’est même pas à l’avant-garde, il est au centre de cette mer. Mais le plus mal nommé de tous nos départements côtiers, c’est incontestablement le Var. M. François a été amené à se demander comment il se faisait que la rivière qui a donné son nom à ce département se trouve tout entière dans le département voisin, et voici ce qu’il a découvert : le Var est un torrent qui servait autrefois de limite entre la France et l’Italie, sur une faible partie de son parcours (une vingtaine de kilomètres) ; on avait trouvé bon d’en faire l’enseigne du département dont Draguignan est le chef-lieu, de préférence à l’Argens, qui a son cours entier de 100 kilomètres dans ce département. Arrive, en 1860, la réunion