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départements sont affligés de noms composés comme les Basses-Alpes, les Hautes-Alpes, la Charente-Inférieure, les Bouches-du-Rhône, etc. ? Vingt-sept départements ont ce malheur. Nos pauvres écoliers s’y perdent.

« J’ai entendu des candidats, dit M. François, répondre bravement que Digne était le chef-lieu des Hautes-Alpes et Gap le chef-lieu des Basses-Alpes. L’examinateur pestait contre leur ignorance et moi je pestais avec plus de raison contre le caprice de ceux qui ont imaginé ces dénominations bien faites pour embarrasser la mémoire des élèves. Car, enfin, pourquoi ici les Hautes-Alpes et au-dessous les Basses-Alpes ? C’est, dit-on, parce que les Alpes sont plus élevées dans le premier de ces départements que dans le second. La raison n’est pas bien bonne. Si, en effet, le département des Hautes-Alpes a quelques sommets supérieurs, tels que le pic des Ursins (4.100 mètres), la Meije (3.900 mètres), le mont Viso (3.850 mètres), les Alpes du département voisin ne sont pas déjà si basses, car on y trouve le Grand-Bubren, qui a 3.340 mètres, le Bérard, qui en a 3.047, et le Pousenc, 2.900 ; ce sont presque des rivaux. »

Appliqué aux rivières, ce mot de haut ne prête pas à des confusions moins regrettables. Induits en erreur, parce qu’ils sont tombés juste une fois et que la Marne prend effectivement sa source dans la Haute-Marne, nos écoliers croient qu’il en va de même des autres rivières et ne manquent