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pittoresque, tout aussi bien adapté et qui a l’avantage d’être breton.

Restent les Côtes-du-Nord. Pourquoi les Côtes-du-Nord ? Le département qui porte ce nom est à l’ouest de la France et non au nord. Mais voilà : on avait songé d’abord à donner au Morbihan le nom de Côtes-du-Sud. L’appellation ne prévalut pas. Elle disparut ; mais on conserva leur nom aux Côtes-du-Nord. Nouvelle preuve du peu de logique qui présida au baptême de nos départements.

Remarquez, d’ailleurs, que cette double appellation de Côtes-du-Nord et de Côtes-du-Sud, même au point de vue purement breton, n’eût pas été justifiée par la géographie ; elle eût beaucoup mieux convenu à la Loire-Inférieure et à l’Ille-et-Vilaine. Si l’on se place au point de vue français, c’est bien pis : les Côtes-du-Nord devraient être les côtes situées sur la mer du même nom ; les Côtes-du-Sud les côtes situées au bord de la Méditerranée.

Hélas ! il n’y a pas lieu de nous apitoyer outre mesure sur le cas de ces malheureuses Côtes-du-Nord et nous allons en voir bien d’autres, chemin faisant. Formés de bric et de broc, les départements français sont un perpétuel défi à la nature et au bon sens ; ils ne tiennent compte ni de l’orographie, ni de l’hydrographie, ni des besoins économiques, ni des affinités ethniques et morales